40% des entrepreneurs sont des séniors. Quelles sont leurs motivations ? Quel statut choisissent-ils ? Le portage salarial est-il adapté à leur profil et à leur expertise ?
Introduction
En 2030, les quinquagénaires et plus représenteront 40% de la population française. Aujourd’hui, près de 28% des actifs et 40% des entrepreneurs sont des séniors. Cette tendance va s’ancrer dans la durée. Crise de l’emploi ? Avenir incertain des retraites ? Le contexte économique n’explique pas tout. L’envie d’entreprendre après 50 ans répond aussi à d’autres facteurs comme l’a révélé dès 2013, l’étude réalisée par l’Observatoire Alptis « Séniors : les nouveaux entrepreneurs ? ».
Source Observatoire Alptis « Séniors : les nouveaux entrepreneurs ?»
Par Bernard Béguin, secrétaire général de MISSIONS-CADRES
L’idée commune et réductrice qui associe « sénior » et « retraite paisible si possible à la mer ou à la montagne » a vécu. En 2013, l’économiste Stéphane Rapelli[rapelli.free.fr]et le sociologue Serge Guérin [https://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Guérin] se sont penchés sur les séniors qui entreprennent pour le compte de l’Observatoire Alptis[https://www.alptis.org/esprit-alptis/lobservatoire-alptis-de-la-protection-sociale/]. Les résultats de l’étude soulignent le dynamisme d’une classe d’âge qui est loin d’en avoir fini avec l’activité professionnelle. Bien au contraire, ils ont le vent en poupe en matière de création d’entreprise et leur taux de réussite en tant qu’entrepreneur, que ce soit en portage salarial[site guide du portage]ou en auto-entreprise est plutôt enviable !
Qui sont les séniors qui entreprennent ?
Les séniors qui se lancent dans l’entrepreneuriat sont majoritairement des hommes (68,1%), avec plutôt un profil de cadre(41%)[site à qui s’adresse le portage salarial] ou d’ancien chef d’entreprise. L’entrepreneuriat occupe 11,1% d’actifs en France. Dans cette catégorie, 15,9% de créateurs d’entreprise ont 50 ans et plus.
36% des séniors entrepreneurs dont 13% de plus de 60 ans, choisissent le statut de l’auto-entreprise. Plus on avance dans l’âge, plus il s’agit d’une activité complémentaire. Avec un revenu supérieur de 33%, les plus de 60 ans gagnent mieux leur vie que leurs cadets auto-entrepreneurs de 41 à 50 ans.
Quelles sont les motivations des séniors entrepreneurs ?
- Un pis-aller pour faire face au chômage : préjugé ou réalité ?
Le chômage[http://www.notretemps.com/retraite/chomage-droits-vont-ils-bientot-changer,i149175] explique en partie la motivation des plus de 50 ans à entreprendre. Ils sont 51% à être privés d’emploi ou inactifs au moment de la création, contre 52% pour l’ensemble des créateurs. L’écart se creuse par contre pour les chômeurs de longue durée (21,4% de séniors contre 19,6% pour l’ensemble).
Cependant, le chômage ne peut pas à lui seul être le facteur déterminant de l’essor de l’entrepreneuriat chez les séniors.
- Travailler autrement : une question d’indépendance
Le besoin d’indépendance[site devenir consultant en portage salarial]est l’une de leurs motivations prioritaires. Ils ont, pour beaucoup, fait le tour de leur environnement professionnel de salarié et se sentent prêts à se lancer comme entrepreneur. Ils veulent s’investir dans une activité qui corresponde mieux à leurs objectifs personnels et professionnels.
D’autres facteurs interviennent comme la volonté de rester actif, de garder une vie sociale, d’exploiter et de partager les acquis d’une expérience, d’enrichir sa carrière par un projet plus personnel ou de rebondir face à une absence d’opportunité de carrière dans le salariat.
- Zoom sur les motivations des auto-entrepreneurs séniors
Chiffres clés tirés de l’étude pour l’Observatoire Alptis « Séniors : les nouveaux entrepreneurs ? »
Motivations invoquées | % |
Assurer son propre emploi | 36 % |
Activité complémentaire | 40,5% |
Créer une entreprise | 19,6% |
Tester un projet | 15,7% |
Répondre à une opportunité ponctuelle | 22,9% |
Maintien de l’activité intellectuelle | 33,6% |
Les atouts des séniors entrepreneurs
Dotés d’une solide expérience et le plus souvent libérés des contraintes à la fois familiales et financières (prêts bancaires), les séniors peuvent vendre plus facilement leur expertise et leur crédibilité aux clients. Les banques sont également plus souples avec eux. Les cadres disposent notamment d’un réseau professionnel assez riche.
Les séniors entrepreneurs qui réussissent le mieux sont ceux qui savent à la fois s’entourer et bâtir un projet en cohérence avec leurs compétences.
Le portage salarial, un statut idéal pour les séniors entrepreneurs
Qu’ils exercent une activité complémentaire ou à plein temps, les entrepreneurs de plus de 50 ans sont largement représentés chez MISSIONS-CADRES portage salarial [ site page accueil]. Ils exercent une activité de consultant avec en général un fort CA lié à leur expertise à valeur ajoutée.
Les avantages du portage salarial[site avantages du portage salarial]sont nombreux. Le portage leur permet de développer leur projet d’entrepreneuriat sans les aléas juridiques et fiscaux des autres statuts. Les consultants séniors portés peuvent se centrer sur leur cœur de métier qui est souvent une passion.
Par ailleurs, l’activité en portage salarial est parfaitement cumulable avec les revenus liés à la retraite
Quel avenir pour l’entrepreneuriat des séniors ?
Ils sont 22 millions aujourd’hui. Face à la crise de l’emploi et aux problèmes rencontrés par les caisses de retraite, l’entrepreneuriat des séniors va se développer dans les années à venir.
Au-delà du contexte économique, les mentalités évoluent également et le cumul de plusieurs statuts (retraite – portage salarial ; salariat – indépendance) rentre progressivement dans la culture des actifs.
Selon le sociologue Serge Guérin « Cette volonté de réalisation de soi ne va pas s’essouffler, bien au contraire. La plupart des seniors estiment qu’ils ont encore un rôle à jouer.[…] Dans 15 ans, la France comptera 20 millions de personnes de plus de 60 ans. Une grande partie sera a la retraite, mais conservera une ou des activités. […] Sur certains territoires, les seniors seront le principal moteur de l’activité économique et culturelle. Les seniors sont aussi des consommateurs – et parfois des producteurs – de loisirs et de culture. Ils seront enfin demandeurs de services, et pas seulement pour l’accompagnement des plus fragiles. »