82% d’entreprises pratiquent l’externalisation pour une ou plusieurs de leurs fonctions. Un prestataire en portage salarial peut-il concurrencer les sociétés de services avec succès ? Oui, à condition de lever les freins des dirigeants qui externalisent.
Introduction
L’enquête CEGOS consacrée à l’externalisation révèle que 82% des entreprises françaises externalisent une partie de leurs services. Si les grandes entreprises sont majoritaires (90%), les PME ne sont pas en reste avec 78% de pratiques d’outsourcing.
Dans ce marché très concurrentiel, un prestataire en portage salarial a-t-il des atouts face à des sociétés de services bien implantées ? L’enquête nous révèle les principaux enjeux et les risques identifiés par les dirigeants au moment de choisir le bon prestataire. Une analyse précieuse pour le consultant porté qui prospecte.
Sources : enquête CEGOS externalisation https://www.medef.com/fr/
Par Bernard Béguin, secrétaire général de MISSIONS-CADRES
- Qu’est-ce que l’externalisation
L’externalisation est le transfert de toute ou partie d’une fonction de l’entreprise vers un prestataire extérieur. Afin de clarifier la différence entre sous-traitance et externalisation ou outsourcing, le Comité de Liaison des Services du MEDEF www.medef.com en partenariat avec l’Institut Esprit Service a rédigé une Charte qui précise que l’externalisation s’inscrit dans la durée (contrats pluriannuels) et que la prestation externe doit être conforme avec « le niveau de service, de performance et de responsabilité » définis par l’entreprise.
Dans les faits, les dirigeants externalisent dans deux contextes précis : soit pour gagner en performance, ou pour optimiser le rapport coût/production pour des fonctions internes qui ne relèvent pas de leur cœur de métier et qui mobilisent trop de ressources ; soit pour combler un besoin d’expertise nécessaire à un projet ou une stratégie de développement, inexistant dans l’entreprise.
- Les principaux enseignements de l’enquête CEGOS
- 82% d’entreprises pratiquent l’externalisation.
- Les services sont majoritairement externalisés : 86%
- Les fonctions externalisées :
– Systèmes d’information/Télécommunications : 49%
– Logistique/Transports/Distribution : 48%
– RH/Formation : 30%
– Services Généraux /Facilities management : 25%
– Marketing/Vente/Après-vente : 17%
– Finances/Gestion/Comptabilité : 15%
– R&D : 11%
– Achats : 7%
- La zone géographique d’externalisation reste la France pour 49% des entreprises.
- Les principaux objectifs de l’externalisation
– Réduire ses coûts : 49%
– Etre plus efficace, flexible et réactif : 39%
– Se recentrer sur son cœur de métier : 39%
– Combler un manque d’expertise : 36 %
– Innover : 12%
– Améliorer la qualité : 11%
- Les 7 principales craintes des dirigeants qui externalisent
– Ne pas satisfaire les clients internes ou externes : 59%
– Dépendre du prestataire : 52%
– Ne pas maîtriser les coûts : 51%
– Ne pas avoir la qualité attendue : 51%
– Le manque de réactivité ou de flexibilité du prestataire : 50%
– Ne pas respecter les délais : 46%
Le manque de qualité de la prestation et les coûts sont les deux facteurs qui poussent 20% des entreprises à de nouveau internaliser leurs services.
- Un marché ouvert aux prestataires en portage salarial sous conditions
D’un point de vue juridique, le consultant ou formateur porté [site à qui s’adresse le portage salarial ?] est en mesure de faire de la sous-traitance avec la même entreprise dans la limite de 36 mois consécutifs.
Sur le marché de l’externalisation, à chacun sa place et ses opportunités. Le prestataire porté [site les avantages du portage salarial] aura du mal à concurrencer une entreprise de services qui travaille au volume. Par contre, il a toutes ses chances en répondant à un besoin stratégique de compétences à forte valeur ajoutée dans les domaines de l’informatique, des finances, du marketing, des métiers créatifs, de la formation, des RH ou encore de la recherche et du développement.
Ces challenges auxquels le prestataire porté doit répondre
Face aux enjeux stratégiques de compétitivité, l’entreprise ne recherche pas un prestataire lambda pour uniquement faire des marges plus importantes. L’ambition de chaque dirigeant est de trouver un partenariat idéal basé avant tout sur la confiance, en phase avec la culture, les objectifs et l’environnement humain de son entreprise.
Toujours selon l’enquête CEGOS, voici les 5 challenges identifiés par les dirigeants pour une externalisation réussie :
- Identifier le meilleur prestataire : 67%
- Contrôler la qualité de la prestation : 66%
- Evaluer sans erreurs le coût : 46%
- Maintenir la qualité du service : 40%
- Tenir le planning : 22%
- Quels atouts faire valoir en tant que prestataire en portage ?
En fonction de votre profil, vos atouts à la fois liés à votre statut et à vos compétences sont nombreux. Depuis plusieurs années, le portage salarial [chiffres clés portage salarial – www.syndicatportagesalarial.fr/FEPS/chiffres-cles-portage-salarial ] gagne en notoriété et est de plus en plus reconnu pour être un vivier de professionnels à haute valeur ajoutée avec beaucoup d’anciens cadres qui maîtrisent la culture et l’organisation des entreprises.
Côté coûts, les sociétés connaissent la valeur d’une prestation de qualité [ glossaire contrat de prestations ] et vous considèrent d’abord et avant tout comme un investissement nécessaire à leur performance. Comme nous l’avons souvent évoqué, gratuit n’est pas une option. Des tarifs trop bas vous desserviront et feront planer le doute sur votre capacité à vous évaluer face à des concurrents qui eux connaissent les tarifs.
Le portage salarial est aussi un gage de sécurité pour les entreprises car elles savent que vous êtes centrés sur votre cœur de métier, sans les aléas administratifs et fiscaux à gérer, sans faillite possible en plein milieu d’une mission. Vous êtes entouré et sécurisé tant sur le plan de vos droits sociaux qu’en responsabilité civile professionnelle.
- Quelles leçons retenir des freins et des challenges liés à l’externalisation ?
Votre offre de prestation en portage salarial [devenir consultant porté] doit sécuriser le client potentiel et présenter les garanties d’une relation de confiance, la plus personnalisée possible :
- Prouver sa connaissance de l’environnement de l’entreprise, de ses ressources, de son équipe ;
- Produire une offre qui doit séduire à la fois le dirigeant mais aussi les clients internes et externes en restant à sa place de prestataire ;
- Définir un planning strict avec des objectifs intermédiaires et des délais impartis et tenus à chaque phase ;
- Faciliter la tâche du dirigeant en proposant un tableau de bord d’évaluation de la mission ;
- Proposer un devis détaillé des coûts avec les possibles surcoûts en fonction des demandes en sus, ne dépassant pas le budget initial de plus de 10% ;
- Organiser des temps de rencontre et de débriefing réguliers avec le client tout au long de la mission ;
- Rester flexible et adaptable tout en ne se laissant pas déborder par des demandes initialement non exprimées (dans ce cas faire un avenant au contrat de mission en portage).