Les MOOC font-ils concurrence aux formateurs portés ou sont-ils des outils complémentaires dans le secteur de la formation professionnelle continue ?
Introduction
Le secteur de la formation est en pleine mutation depuis plusieurs années, d’une part suite aux réformes successives de l’Etat et d’autre part avec l’essor des MOOC qui se démocratisent. Ces formations en ligne, certifiantes pour certaines, concurrencent-elles les formateurs portés ou sont-elles des outils complémentaires qui ne peuvent se substituer aux formations en présentiel ? Quel est leur place dans la nouvelle réforme de la formation professionnelle ?
Par Bernard Béguin, secrétaire général MISSIONS-CADRES
- Un MOOC c’est quoi ?
Les MOOC sont apparus dans les années 2010 à l’initiative d’universités américaines qui souhaitaient permettre à des étudiants de suivre des cours sous un nouveau format accessible via internet et beaucoup moins onéreux que les formations à distance classiques. Les MOOC ou Massive Open Online Courses se sont démocratisés depuis avec l’essor d’innombrables plateformes spécialisées dans ces cours on-line comme Coorpacademy www.coorpacademy.com/accueil, LearnAssembly https://www.learnassembly.com/ ou OpenClassrooms https://openclassrooms.com/fr/, des start-up qui revendiquent pour certaines, plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs.
Loin d’être juste un cours en vidéo, un bon MOOC doit proposer des écrits complémentaires pour approfondir les notions apprises, des forums interactifs et des évaluations. En général un MOOC est ouvert à tous quel que soit le niveau du diplôme. Si certains sont gratuits et permettent aux utilisateurs d’approfondir leur culture, d’autres validés par une certification ou un diplôme sont payants. - Les limites de cette forme d’e-learning
D’après Clémence Boyer, journaliste chez start.lesechos.fr, les MOOC ne tiennent pas toutes leurs promesses (https://start.lesechos.fr/continuer-etudes/master-ms-mba/pourquoi-les-mooc-n-ont-ils-pas-tenu-toutes-leurs-promesses-11892.php). Le taux d’utilisateurs qui suivent ce type de formation en ligne jusqu’au bout est seulement de l’ordre de 10% et ce sont avant tout, selon la journaliste, des profils déjà diplômés qui les suivent.
Il faut tout de même reconnaître que le modèle a des avantages notamment pour les entreprises : il permet aux salariés et aux personnes actives en recherche d’une reconversion professionnelle de se former à leur rythme.
En revanche, les MOOC restent des cours on-line et ne peuvent se substituer aux avantages des formations en présentiel proposées par exemple par des formateurs en portage salarial [site devenir formateur porté] et basées sur l’interactivité en temps réel et le lien humain. Un formateur porté [les avantages du portage salarial] comprend immédiatement si ses apprenants suivent bien le cours. Il peut être interrompu et donner les éclaircissements en temps réel. Le formateur porté personnalise également sa formation en fonction de son groupe de stagiaires. C’est aussi un animateur de groupe qui favorise le travail d’équipe et la motivation, qui stimule son auditoire et le met en situation. Le lien humain est au centre de la transmission des connaissances.
Toujours selon Clémence Boyer, un nouveau modèle émerge : « le blended learning », un mix entre des cours en ligne sur le principe des MOOC, des projets en groupe sous la supervision d’un formateur ou enseignant en respectant l’aspect social de l’apprentissage, le mentorat et la conduite pratique de projets de groupe.
- La place des MOOC dans la réforme de la formation professionnelle
Les professionnels des MOOC se sont fait entendre pour que la nouvelle réforme de la formation professionnelle intègre mieux et reconnaisse pleinement leur modèle. Parmi leurs principales demandes : la labellisation rapide des MOOC éligibles au Compte Personnel de Formation et leur recensement sur une plateforme spécifique mise en ligne, une nouvelle procédure d’évaluation des MOOC à laquelle l’utilisateur via ses commentaires serait pleinement associé.
Dans son dossier de presse consacré à la réforme professionnelle actuellement en cours de lecture au Sénat, le Ministère du travail consacre son douzième point à la libération de l’innovation pédagogique. Il souhaite encourager les formations innovantes dont les MOOC font partie. Le dossier annonce également la création d’une application mobile CPF permettant notamment de s’inscrire à la formation de son choix sans validation administrative et de la payer directement en ligne à partir de son compte CPF transformé en euros. - Formateurs portés versus formations on-line : à quel avenir s’attendre ?
Les formations en présentiel sont loin de risquer la disparition. Les entreprises auront toujours besoin d’investir dans des formations extrêmement personnalisées et de maintenir l’employabilité et les compétences de leurs salariés via des formations dispensées par des formateurs portés ou non. Si certaines se lancent dans la création de leurs propres MOOC, les coûts d’investissement restent très lourds (80 000 à 200 000 €).
Le modèle évoluera vers non pas une concurrence mais à notre avis une complémentarité entre l’apport des outils digitaux et la transmission en live assurée par des professionnels de la formation dont tous les consultants /formateurs en portage salarial [site devenir consultant en portage salarial].
A découvrir :
FUN – Se former en liberté
https://www.fun-mooc.fr/
Une plateforme gouvernementale pour accéder aux cours en ligne gratuits de l’enseignement supérieur.
https://www.openeducationeuropa.eu/fr
La base de données de la Commission Européenne avec une grande variété de MOOC.
https://www.fun-mooc.fr/courses/ENSCachan/20002S04/session04/about
Une formation proposée pour apprendre à créer un MOOC.
Nos sources :
Ministère du Travail
travail-emploi.gouv.fr/
start.lesechos.fr
https://start.lesechos.fr/continuer-etudes/master-ms-mba/pourquoi-les-mooc-n-ont-ils-pas-tenu-toutes-leurs-promesses-11892.php
meilleur-mooc.fr
https://meilleur-mooc.fr/definition/